Atlantique – J1

Mardi, rentrée scolaire. Mon train part à 9h30 d’Austerlitz, je pars à dos de mule à 8h40 pour avoir le temps de prendre un dernier café sur le quai.

Dehors, ça s’agite, ça s’excite, ça stresse, c’est en retard, y’a plein de choses à faire, y’a déjà plus le temps, c’est terminé l’été, se la couler douce, plus possible.

Moi, je traverse le nuage de stress sur les routes parisiennes remplies de vélotaffeurs. Montparnasse, Denfert, boulevard Arago, boulevard de l’Hôpital ; je suis emporté par la cohorte de cycloriders. Bientôt l’agitation de la capitale aura totalement disparu, la rentrée des classes sera loin.

Quatre heures de train plus tard, me voilà à Thiviers, à 45 minutes au sud de Limoges. Capitale du foie gras, à ce qui paraît. Je cherche la piste, pas d’indications. Je regarde mon tracé sur le portable et trouve enfin la fameuse Flow Vélo, qui va en fait être une mégapiste gravel sur une ancienne voie ferrée dans la forêt pendant un bon bout de temps. Puis qui se transforme en route départementale bien vallonnée (uff, les montées sont faisables, mais bien longues par moments) dans la campagne charentaise.

Ce qui est bien, quand ça vallonne, c’est qu’après en avoir chié sur une côte, ça redescend tout aussi sec ensuite avec des chouettes virages, de quoi taper des petites pointes à 40, 50km/h. J’suis un grimpeur à dos de Mule, un sprinteur à l’eau pétillante, un baroudeur avec des crampes.

Étape à Nontron, capitale de la coutellerie s’il vous plaît, pour manger un peu. Plus de jus, faut recharger la machine à base de croque mozza et diabolo grenadine.

Je repars et me met en quête d’une chambre d’hôte que je trouverai au final après moult tentatives d’appel. J’ai fait à l’arrache, j’ai récupéré la dernière chambre de tous les gîtes du coin. Bon, j’ai dû aller jusqu’à Chazelles pour ça.

Thiviers – Chazelles, c’est 70 bornes à vélo, sur du vallonné, un peu rude pour débuter le parcours. J’ai pris une bonne douche en arrivant, pile poil à la tombée de la nuit. Au final je me suis bien rapproché d’Angoulême qui n’est plus qu’à 20km.

J’ai partagé les derniers kilomètres, plus plats car reprenant une ancienne ligne de chemin de fer, avec un vrai bivouaqueur, un truand des véloroutes, un type équipé de la tête aux cales de pieds. Le gars, fonctionnaire, avait accumulé « un peu » de congés et était parti de Bordeaux le 7 juin, pour remonter la côte Atlantique, puis la Manche, puis la Belgique, les Pays-Bas, le Danemark, jusqu’à Copenhague. Et puis il était redescendu via la Belgique et l’intérieur des terres françaises, jusque dans le Périgord. Là, il allait à Agen, et il cherchait un endroit où planter sa tente. Il trouvait ça pas mal, la ‘Flow’. C’est vrai que c’est tranquille, la plupart du temps on est séparé des motorisés, et sur les sections de départementales y’a pas grand monde.

On a discuté voyages, vélo, équipement, tout ça. C’était cool.

Il est bientôt 22h, et je suis bien endorphiné.

Des bises à ceux qui lisent.

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